• Livre - Voyage d'une femme au Spitzberg - Léonie d'Aunet

    Voyage d'une femme au Spitzberg

     

    Auteur : Léonie d'Aunet.

    Date de 1ère publication : 1854.

    Editions : Edition Hachette, 1854 ; Editions du Félin, 1992  ; Acte Sud éditions, 336p., 1995 ; ce livre est disponible dans de très nombreuses éditions.

    Genre : récit d'exploration.

     

    Présentation :

    1839, un navire français, la Recherche, ayant déjà parcouru les mers du Nord et autre océan Atlantique en quête de données scientifiques et d’un précédent navire disparu, reprend la mer. Un des espoirs est de préciser le passage du Nord-Est, celui qui, de chez nous et pour rejoindre le Pacifique, éviterait le long détour par le cap Horn ou Bonne-Espérance et l’océan Indien.
    Géologue, philologue, astronome-hydrographe, météorologue et divers spécialistes sont à bord. Comme toujours — et jusqu’à l’apparition de la photographie — un peintre les accompagne : François Biard. Le capitaine en personne a voulu cet homme et, pour le convaincre, a demandé l’intercession de la fiancée de l’artiste : Léonie d’Aunet, dix-neuf ans, jolie personne et fort décidée, préféministe pourrait-on dire. Elle n’a posé qu’une condition à son rôle : elle sera nécessairement du voyage !
    La demande fut acceptée, fort heureusement pour le lecteur, qui aujourd’hui encore peut profiter de ce récit d’une voyageuse, remarquable dans son écriture et sa sensibilité. L’intérêt est géographique aussi : l’approche de la banquise, de nos jours encore, est un spectacle remarquable et le Spitzberg, bien que norvégien, n’est pas un circuit facile. Descendant du Grand Nord par voie terrestre, Léonie d’Aunet nous décrit en outre les Lapons comme le faisaient peu de gens à cette époque. Sensible et cultivée, elle n’omet pas de visiter les villes et leurs musées, enjouée et résistante, elle sait dormir à la dure et s’adapter aux difficultés
    — elle devait être en quelque sorte la compagne de voyage idéale. Au retour, elle épousera François Biard.
    La postérité n’a malheureusement pas retenu le nom de cette charmante jeune femme, sinon dans quelques notes en bas de page de biographies de Victor Hugo. Car le poète, en 1843, entamera avec elle une liaison, vraisemblablement passionnée mais qui — parce qu’ils furent surpris en flagrant délit d’adultère par M. Biard et un officier de police — fera jeter Léonie en prison pour trois mois, puis au couvent pour quelques mois encore. A l’époque le divorce est interdit, et la femme adultère considérée comme quantité négligeable. Hugo, lui, invoquera l’immunité parlementaire. Les hommes, c’est connu, s’en tirent bien.
    Brisée, séparée de ses enfants, Léonie d’Aunet écrira le récit de son voyage, publié pour la première fois en 1854, puis quelques ouvrages, romans et pièces de théâtre, dans lesquels certains acharnés voudront trouver la patte de Victor Hugo quand il serait peut-être préférable de dire qu’elle l’aida et fut une de ses plus belles muses.
    La lecture de ce livre convaincra qu’elle méritait mieux que l’oubli.

     

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